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lundi 8 juin 2015

Le Boutis


Depuis quelques années , le boutis est devenu une appellation souvent fourre-tout
sans distinction pour des textiles pourvu qu'ils soient provençaux.
Or, ce mot semble provenir du nom de l'aiguille de buis, à 2 chas,
permettant le travail très ancien de piquage en relief.



 Matériel à broder (Encyclopédie )













.














C'est, en effet, aux XVII et XVIIIèmes siècles,
que les brodeuses professionnelles confectionnaient dans la région
de Marseille, des couvre-lits "blanc sur blanc", piqués à la main,
rembourrés au boutis avec de la mèche de coton.
Ils étaient généralement offerts pour les noces.







La technique du boutis provençal  ( ou piqué Marseillais), implique deux épaisseurs 
de tissu: une fine percale dessus, et en principe une toile plus grossière dessous.
Entre les deux,le bourrage méché rehaussé par les points de piqûre.
Le dessin formant un décor bombé en relief, est toujours très fourni.








 Les contours des dessins sont toujours  nets, les décors s'ordonnancent à partir
 d'un motif central, en bandes symétriques représentant soit des végétaux, soit des
 animaux ou des personnages.Les broderies recouvrent la totalité des couvre-lits 
 ( environ 3 m2), ou courtepointes.



















On retrouve cette  tradition provençale de l' assemblage matelassé cordé 
 étendue aux vêtements : jupons, cotillons, et caracos.




























Le jupon piqué était un rectangle de tissu doublé et piqué, avec un passant à 
la taille .Le bas du jupon présentait une large  bande de piqûres horizontales.






La soie, présente dans le sud-est de la France depuis le Moyen-age, était
également utilisée tant pour l'ameublement (couvertures-chauffoirs) que 
les vêtements, et traitée en broderies matelassées.














Imprimés ou unis, les deux mélangés, parfois parsemés (surtout sur l'envers)  de textiles 
réutilisés, reprisés, ces piqués faisaient la fierté des brodeuses et de celles qui s'en
servaient.






(Les photos reprennent celles des livres : de Kathryn BERENSON :"Boutis de Provence", 
avec laquelle j'ai eu le plaisir de travailler sur la collection d'André CABANEL-"Piqués de Provence"-
"Couleurs d'étoffes" de Claude FAUQUE- "Façon Arlésienne" du Muséon Arlaten.)





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